Dieu, sainte et mystérieuse Présence
au-delà de tout ce que nous en comprenons,
au-delà de tout ce que nous pouvons en dire.
Et le désir de Dieu,
éternel et unique,
c’est d’être en relation d’amour.
Ainsi, Dieu crée l’univers
et avec lui, la possibilité d’être
et d’être en relation.
Dieu comble l’univers,
restaure ce qui est brisé, réconcilie ce qui est séparé.
Dieu fait vivre l’univers
guidant toutes choses vers l’harmonie avec leur Source.
Dans la reconnaissance de l’amour agissant de Dieu,
nous ne pouvons que chanter.
Avec l’Église, d’âges en âges,
nous parlons de Dieu, une et trois personnes :
Père, Fils et Saint-Esprit.
Nous parlons aussi de Dieu
comme Créateur, Rédempteur et Soutien,
Dieue, Christ et Esprit,
Mère, Ami et Consolateur,
Source de Vie, Parole vivante et Lien d’Amour,
et en bien d’autres façons qui, dans la foi, parlent
de l’Être unique en qui se confie notre cœur,
la Vie pleinement offerte au cœur de l’univers.
Nous témoignons de la Présence sainte et mystérieuse de Dieu qui est parfait Amour.
Dieu est à l’œuvre et se donne,
présence généreuse
dans tous les lieux de l’univers, des plus proches aux plus lointains.
Rien n’existe qui ne trouve sa source en Dieu.
Notre première réponse à la prévoyance de Dieu est la gratitude.
Ainsi chantons-nous une action de grâces.
Nous trouvant en un monde de beauté, de mystère,
d’êtres vivants, dans la diversité et l’interdépendance,
de complexes processus de croissance et d’évolution,
de particules subatomiques et de tourbillons cosmiques,
alors nous chantons au Dieu Créateur,
Origine et Source de tout ce qui existe.
Chaque parcelle de la création révèle une facette unique du Dieu Créateur
qui est à la fois dans la création et au-delà.
Toutes les parties de la création, animées et inanimées, sont interreliées.
Toute la Création est bonne.
Ainsi chantons-nous au Créateur
qui a créé les humains pour vivre et croître,
et trouver leur devenir en Dieu.
En Dieu et avec Dieu,
nous pouvons orienter nos vies vers des relations justes
les uns, les unes avec les autres et avec Dieu.
Nous pouvons trouver notre place comme un fil dans le tissage de la vie ;
croître en sagesse et en compassion ;
reconnaître que nous appartenons à une même famille ;
accepter notre destinée vers la mort et notre finitude, non comme une malédiction
mais comme un appel à donner un sens à nos vies et à nos décisions.
Créatures à l’image de Dieu,
nous désirons ardemment la plénitude de la vie en Dieu.
Mais nous choisissons de nous détourner de Dieu.
Nous laissons le péché nous envahir,
dans des relations d’égoïsme, de lâcheté et d’indifférence.
En nous laissant piéger avec complaisance
par les faux désirs et les mauvais choix,
nous nous faisons du mal à nous-mêmes et aux autres.
Cette brisure dans la vie humaine et la communauté
est une conséquence du péché.
Le péché n’est pas que personnel
mais il s’accumule
pour prendre les formes systémiques et coutumières
de l’injustice, de la violence et de la haine
Cette brisure nous atteint tous et toutes :
la montée de l’individualisme égocentrique
érode la solidarité humaine ;
la concentration du pouvoir et des richesses
au mépris des besoins de chaque personne ;
le poison de l’intolérance religieuse et ethnique ;
l’avilissement de la dimension sacrée du corps humain
et des passions humaines par l’exploitation sexuelle ;
l’illusion d’un progrès sans fin et d’une croissance sans limites
menacent notre demeure, la terre ;
le désespoir latent fait glisser bien des gens vers une complicité indolente
avec les empires et les systèmes de domination.
Ainsi nous chantons nos regrets et notre repentance.
Cependant, le mal n’érode ni ne surpasse l’amour de Dieu
– il ne le peut pas ! –
Dieu pardonne,
et nous appelle à confesser nos peurs et nos faiblesses
avec honnêteté et humilité.
Dieu réconcilie,
et nous appelle à nous repentir du rôle que nous avons joué
dans les torts causés à notre monde, aux autres et à nous-mêmes.
Dieu transforme,
et nous appelle à protéger les êtres vulnérables,
à prier pour notre libération de tout mal,
à œuvrer avec Dieu pour la guérison du monde,
afin que tout être ait la vie en abondance.
Ainsi chantons-nous la grâce.
La vie en plénitude imprègne tout notre être :
moments d’inspiration soudaine et d’expression de courage,
extases de beauté, de vérité et de bonté,
bénédictions semées et récoltées,
amitiés et familles, intellect et sexualité
réconciliation par la justice,
communautés cultivant la droiture,
expression du sens des choses.
Ainsi chantons-nous Dieu qui est Esprit
qui dès le commencement a recouvert toute la création
générant toute énergie, animant toute matière,
et vivant dans le cœur humain
Aussi, nous chantons Dieu qui est Esprit
fidèle et irrépressible,
toujours à l’œuvre pour la création et la guérison du monde.
L’Esprit nous enjoint à célébrer ce qui est saint
autant dans ce qui nous est familier
que dans ce qui nous semble étranger.
Ainsi chantons-nous l’Esprit
qui exprime en nos prières notre quête profonde,
embrasse nos questions et nos aveux,
nous transforme et transforme le monde.
Nous offrons notre louange
comme élan de gratitude et d’émerveillement
comme mouvement d’ouverture de tout notre être
au doux, ténu murmure de Dieu qui réconforte,
aux tourbillons grondants de Dieu qui interpellent.
À travers les mots, la musique, l’art et les rituels,
dans la communauté ou dans la solitude,
Dieu change nos vies, nos relations et notre monde.
Alors chantons-nous notre confiance.
La Bible est notre chant pour le chemin, la Parole vivante,
transmise de génération en génération
pour nous guider, nous inspirer,
afin de tirer une révélation sainte pour notre temps et notre lieu
des expériences humaines
et des réalités culturelles d’une autre époque.
Dieu nous appelle à vivre la Parole et non seulement à l’écouter.
L’Esprit insuffle une puissance de révélation à travers les Écritures
leur accordant une place unique et normative
dans la vie des communautés.
Ce même Esprit nous juge sévèrement lorsque nous faisons un usage abusif des Écritures
les interprétant de manière étroite
et nous en servant comme instrument d’oppression, d’exclusion et de haine.
L’ensemble des Écritures témoigne
de l’unicité et de la fidélité de Dieu.
La diversité des Écritures témoigne de leur richesse :
deux Alliances, quatre Évangiles,
des perspectives en contraste, en tension –
tout cela en témoignage de foi en Dieu, une et trois personnes.
Présence sainte et mystérieuse de Dieu qui est parfait Amour.
Nous découvrons Dieu révélé en Jésus de Nazareth.
Ainsi chantons-nous le Christ de Dieu, Sainteté qui a pris corps.
Oui, chantons-nous Jésus,
un Juif,
né d’une femme pauvre,
en des temps de troubles sociaux
et d’oppression politique.
Il a connu la joie et la tristesse humaines.
Il était tant animé de l’Esprit
qu’en lui les gens ont ressenti la présence de Dieu parmi eux.
Ainsi chantons-nous notre louange au Dieu incarné.
Jésus a proclamé la venue du règne de Dieu –
une communauté non de domination
mais de paix, de justice et de réconciliation.
Il a guéri les malades et nourri les affamés.
Il a pardonné les péchés et apporté la délivrance
de l’emprise des puissances du mal sous toutes leurs formes.
Il a franchi les barrières entre les races,
entre les classes et les cultures,
entre les hommes et les femmes.
Il a prêché l’amour inconditionnel et l’a mis en pratique –
amour de Dieu, amour du prochain
dans l’amitié ou dans l’inimitié –
et il a dit à ses disciples de s’aimer les uns les autres
comme il les avait lui-même aimés.
Parce que son témoignage d’amour les menaçait,
les puissants ont voulu le réduire au silence.
Ainsi a-t-il souffert abandon et trahison,
torture et exécution aux mains de l’État.
Il a été crucifié.
Mais la mort n’a pas eu le dernier mot.
Dieu a relevé Jésus de la mort,
changeant la tristesse en joie,
le désespoir en espérance.
Ainsi chantons-nous Jésus relevé d’entre les morts.
Ainsi chantons-nous Alléluia.
En prenant corps en Jésus,
Dieu fait toutes choses nouvelles.
Par la vie de Jésus, son enseignement et le don de lui-même,
Dieu nous rend capables de vivre dans l’amour.
Par la crucifixion de Jésus,
Dieu porte le péché, la détresse et la souffrance du monde.
Par la résurrection de Jésus,
Dieu triomphe de la mort.
Rien ne nous sépare de l’amour de Dieu.
Le Christ ressuscité est aujourd’hui vivant,
présent parmi nous, source de notre espérance.
Et en réponse à ce que Jésus a été,
à tout ce qu’il a fait, ce qu’il a enseigné,
à sa vie, à sa mort, à sa résurrection,
sa présence incessante en nous par l’Esprit,
nous le célébrons
Parole faite chair,
en qui se fondent parfaitement Dieu et l’humanité,
la transformation de nos vies,
le Christ.
Aussi chantons-nous une Église
qui cherche à poursuivre l’histoire de Jésus,
en donnant corps à la présence du Christ dans le monde.
Le Christ nous appelle à lui répondre ensemble,
communauté de gens de foi, brisés mais pleins d’espoir,
qui aiment ce qu’il a aimé,
vivent ce qu’il a enseigné,
cherchent à servir Dieu dans la fidélité,
ici et maintenant.
Nos ancêtres dans la foi
nous lèguent leurs expériences de vie de fidélité ;
c’est sur leurs vies que nos vies se construisent.
Vivre l’Évangile nous fait participer à cette communion des saints
qui prennent part à l’accomplissement du règne de Dieu
et qui anticipent ardemment de nouveaux cieux et une nouvelle terre.
L’Église n’a pas toujours été fidèle à sa vision.
Elle a besoin de l’Esprit pour se renouveler,
pour l’aider à vivre une foi qui émerge tout en préservant la tradition,
pour l’appeler à vivre par la grâce plutôt que par ses privilèges,
car nous devons être bénédiction pour la terre.
De même chantons-nous la Bonne Nouvelle de Dieu
vécue dans une Église qui s’emploie
à nourrir la foi et réconforter les cœurs,
partager les dons pour le bien commun,
résister aux forces d’exploitation et d’exclusion,
opposer l’amour à la force des violences,
défendre la dignité humaine,
rassembler dans une communauté soutenue et inspirée par Dieu,
des membres à la fois contrits et réconfortés,
être instrument de l’Esprit d’amour du Christ,
prendre soin de la création.
Ainsi chantons-nous la mission de Dieu.
Chaque personne reçoit de l’Esprit des dons qui lui sont propres.
Pour l’amour du monde,
Dieu appelle au ministère tous les disciples de Jésus.
Dans l’Église,
des personnes sont appelées à des ministères particuliers de leadership
laïques et ordonnés,
d’autres sont témoins de la Bonne Nouvelle,
ou font du culte une œuvre d’art,
réconfortent qui est dans le deuil et accompagnent qui est perdu,
contribuent à faire croître en sagesse la communauté,
prennent le parti des opprimés et luttent pour la justice.
Afin de donner corps à l’amour de Dieu dans le monde,
le travail de l’Église nécessite le ministère et l’engagement
de tous les croyants et croyantes.
En notre réponse toute de gratitude à l’abondance de l’amour de Dieu,
nous gardons à l’esprit cette relation primordiale
qui nous lie à la terre et qui nous lie aux autres,
et nous participons au travail de guérison de la création de Dieu.
Pour témoigner de la présence du sacré dans le monde,
l’Église reçoit, consacre et partage
des signes tangibles de la grâce de Dieu.
Avec d’autres Églises
des traditions réformées et méthodistes,
nous célébrons deux sacrements, dons de Jésus :
le baptême et la communion.
Dans ces sacrements, des choses ordinaires
– l’eau, le pain, le vin –
témoignent, au-delà de ce qu’elles sont, de Dieu et de son amour,
nous apprenant à rester aux aguets
de la présence du sacré au cœur de la vie.
Avant que nous prenions conscience et que nous agissions,
nous naissons dans ce monde brisé.
Avant que nous prenions conscience et que nous agissions,
l’amour de Dieu nous entoure et nous sauve.
Le baptême d’eau au nom de Dieu trois fois saint
est le signe par lequel, à tout âge,
nous devenons membres de cette communauté d’alliance qu’est l’Église ;
ce qui figure notre renaissance en la foi,
notre renouvellement par la puissance de Dieu.
Le baptême représente autant la puissance de l’amour de Dieu
qui nous rassasie, nous soutient et nous transforme
que notre réponse toute de gratitude à cette grâce.
Portant la vision d’une création guérie et restaurée,
nous accueillons toute personne au nom du Christ.
À l’invitation du Christ à la table où personne n’aura jamais faim,
nous nous rassemblons comme ses convives et ses intimes.
Dans cette sainte communion,
nous avons pour mission de nourrir,
de pardonner, d’aimer les autres,
autant que nous l’avons été.
Cette table ouverte annonce la radieuse promesse
des barrières abolies et de la création restaurée.
Dans ce repas de communion, le vin est versé, le pain est rompu ;
nous faisons mémoire de Jésus.
Nous faisons mémoire autant de sa promesse que du prix qu’il a payé
pour ce qu’il a été,
ce qu’il a dit et fait,
pour ce monde brisé.
Nous goûtons au mystère de l’immense Amour de Dieu pour nous
qui renouvelle notre foi et notre espérance.
Nous mettons notre espérance en Dieu.
Aussi chantons-nous la vie au-delà de la vie,
un avenir au-delà de nos rêves,
un nouveau ciel et une nouvelle terre,
la fin de la tristesse, de la peine et des larmes,
le retour du Christ et la vie avec Dieu,
le renouvellement de toutes choses.
Nous anticipons la venue de ce temps,
tout en goûtant dès à présent à la vie éternelle.
La Création de Dieu se poursuivra
jusqu’à ce que toutes choses s’accomplissent dans leur plénitude,
jusqu’à leur union et leur intégration au fondement même de tout être.
En tant qu’enfants de ce Dieu de toute éternité,
notre finitude trouvera son accomplissement
dans la toute maternelle étreinte du Créateur.
Pendant ce temps, nous saisissons le présent,
donnant corps à l’espérance, aimant nos ennemis,
prenant grand soin de la terre,
choisissant la vie.
Dans notre gratitude pour l’amour agissant de Dieu,
nous ne pouvons que chanter.
Désirant être et vivre en relation d’amour,
dans l’émerveillement et la confiance
Nous témoignons de la Présence sainte et mystérieuse de Dieu qui est parfait Amour.
Amen